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je ne serais pas venu ici, ou j’en serais déjà revenu. »

Mais, toujours indulgent, il ne veut pas faire Mme Volland plus noire qu’elle n’est. Et, dans un de ces moments où elle est parvenue à les séparer, il écrit à Sophie : « Votre mère a trouvé le secret de nous désespérer. Je m’en console un peu en imaginant qu’elle ne s’en doute pas. »

Les absences de Diderot, qu’elles fussent ou non volontaires, avaient le don d’apaiser Mme Volland. Après la mort de son père, en 1759, il partit pour Langres afin de régler des arrangements d’héritage et surtout de mettre d’accord sa sœur Denise et son frère l’abbé, qui s’entendaient fort mal. Son séjour dura trois semaines. Dans ces circonstances, Mme Volland fut parfaite. Elle offrit à Diderot sa voiture pour aller à Langres. Au retour, il passa par Isle, où elle était seule, et s’y arrêta deux jours. « Indulgente et bonne », elle lui remit deux lettres de Sophie qui l’attendaient. Il revint avec elle à Paris. Pendant ce retour, il l’entoura de petites attentions continues. « Elle avait de la peine à supporter la fatigue de la chaise… Je l’ai soutenue dans mes bras des heures entières. »