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Quand Diderot connut Sophie Volland, elle vivait avec sa mère rue des Vieux-Augustins, à Paris. Mme Volland était veuve. À la mort de son mari, sa fortune était certainement solide, puisqu’elle résistera aux assauts de son gendre, M. de Salignac, qui devait y ouvrir, vers 1760, une brèche considérable.

M. Volland, « préposé au fournissement du sel », avait pu acquérir en Champagne, à Isle-sur-Marne, d’amples terrains où il avait fait aménager un parc et construire un château, en 1732. C’est dans cette demeure que Sophie Volland séjournera près de six mois par an, de 1760 à 1770. Séparation dont Diderot ne cessera pas de souffrir et de se plaindre, mais qui nous a valu le meilleur de ces lettres dont la lecture, aujourd’hui encore, étonne et ravit.

Ce château a résisté, comme les lettres de Diderot, à l’épreuve du temps. Il est debout, presque intact. Le site n’a pas changé non plus. Ils sont tels que Diderot les a décrits. Car il séjourna deux fois à Isle. Aussi, pour tous ceux à qui sa mémoire est chère, ce pèlerinage est infiniment émouvant.