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petit bec ». L’image en était trouble. « Et cela est bien incommode quand on est loin. Je sais seulement que vous êtes là-dessous, mais je ne vous y vois pas. » Il avait fait peindre le second sur la garde d’un exemplaire d’Horace. Il regardait le portrait plus souvent et avec plus de plaisir que le livre, « bien qu’il fût enfermé dans l’auteur le plus sensé et le plus délicat de l’antiquité ». Aucun de ces deux portraits n’est parvenu jusqu’à nous.

On ne sait pas la façon d’écrire ni de penser de Sophie Volland. Car, jusqu’ici, aucune de ses lettres, pourtant aussi nombreuses que celles de Diderot, n’a été retrouvée.

On ne sait pas exactement l’année où Diderot et Sophie Volland se sont rencontrés. Là encore, il faut se reporter aux différentes lettres où le philosophe, pour marquer sa constance, atteste à son amie, après quatre ans, après huit ans, après douze ans, qu’il l’aime autant qu’au premier jour. Tous ces textes s’accordent à peu près pour placer ce premier jour en 1756.

Nous savons, il est vrai, que Diderot se lia avec la famille Volland pendant le second voyage de sa