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libéré le 3 novembre 1749. Il avait été retenu à Vincennes pendant cent jours.

Pendant ces cent jours, de Puisieux lui avait plusieurs fois rendu visite. C’était bien le moins. N’expiait-il pas, en particulier, la Lettre sur les Aveugles, qu’il avait écrite dans l’intérêt de sa maîtresse ? Elle aurait même pu pousser plus loin la reconnaissance et s’abstenir, par exemple, de nouer une nouvelle intrigue amoureuse pendant qu’il était en prison. Mais la délicatesse n’était pas son fort. Elle coquetait avec un robin. Et Diderot ne l’ignorait pas. Ce sont les gens enfermés qui savent le mieux ce qui se passe dehors.

Un jour qu’elle arrivait en grande parure, il lui demanda la raison de ces atours et de ces apprêts. Elle répondit qu’elle devait assister à une fête à Champigny. Il insinua que le robin pourrait bien être de la partie. Indignée, elle jura sur l’honneur qu’il ne l’accompagnait pas. Diderot ne fut pas convaincu par ce serment.