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sion… » Et, des années encore, dans ses propos, il ne cessera pas de célébrer l’impératrice, sa générosité, ses vertus, sa gloire, comme un chevalier célébrait sa dame, sur un ton de lyrisme amoureux.

Au bout de six mois, il part, comblé des bienfaits de la souveraine. Mais il apprécie, « plus que tous les trésors du monde », la bague où le portrait de la grande Catherine est gravé dans la pierre, et qu’elle a portée.

Son retour fut difficile. La traversée de la Dwina, sur des glaces à demi rompues, fut périlleuse. Quatre fois, sa voiture fut brisée. Il dut s’arrêter longuement à La Haye, afin de surveiller, pour l’impératrice, l’impression de Règlements d’administration. C’est là qu’il apprit la mort du roi Louis XV, dont il semble prévoir les répercussions profondes : « Il est arrivé sur votre horizon un grand événement qui sera suivi de beaucoup d’autres… » Lorsqu’il était parti, il se flattait de revenir pour le Carnaval. Il ne rentra guère avant la Toussaint. Il était absent depuis bientôt dix-huit mois.

Un trait vaut d’être noté, chez cet homme qui pas-