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L’indigne Prussienne a donné au pauvre philosophe une bonne leçon dont il ne profitera pas, car il restera bon et bête comme Dieu l’a fait. »

Dans ses lettres à Sophie, il ne parle guère non plus de Mme de Meaux et de sa fille de Prunevaux. En 1770, il les rejoint toutes deux à Bourbonne, où Mme de Meaux accompagne sa fille, malade des suites d’une première grossesse. Et il écrit négligemment à son amie : « Je ne vous dirai rien de la santé de Mme de Meaux et de sa fille, que vous ne connaissez pas, et qui ne peuvent vous inspirer un grand intérêt. » En réalité, il courtise l’une des deux femmes. Mais laquelle ? Nous avons vu bien des fois l’ombre du mystère passer sur la vie de Diderot. Ici, cette obscurité a provoqué la plus singulière méprise : au siècle dernier, tous ses biographes admettent sans débat que le philosophe s’est épris de la jeune Mme de Prunevaux ; or, on a récemment découvert qu’il s’agissait, non pas de Mme de Prunevaux, mais de sa mère, Mme de Meaux.

La confusion s’explique. Diderot est incurable : du moment qu’il recherche la mère, il faut qu’il