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plus jeune et que la dame n’était pas belle. Heureusement. « Car, dit-il, depuis le péché d’Adam, on ne commande pas à toutes les parties de son corps comme à son bras ; il y en a qui veulent quand le fils d’Adam ne veut pas, et qui ne veulent pas quand le fils d’Adam voudrait bien. »

Mais Mme Terbouche est follement ambitieuse. Elle veut être reçue au Salon. Elle veut faire un tableau pour le roi. À genoux, elle supplie le philosophe de la servir. Le bon Diderot multiplie les lettres et les démarches. Lorsqu’elle est à bout de ressources, il met à contribution tous ses amis afin de lui procurer quelques centaines de louis qui lui permettront d’apaiser ses créanciers et de regagner son pays. Hélas ! il n’est payé de ses bienfaits que par l’ingratitude et la calomnie. Et de gémir : « Le pauvre philosophe, qui est sensible à la misère parce qu’il l’a éprouvée, le pauvre philosophe qui a besoin de son temps et qui le donne au premier venu, le pauvre philosophe s’est tourmenté pendant neuf mois pour mendier de l’ouvrage à la Prussienne. Le pauvre philosophe a été calomnié et a passé pour avoir couché avec une femme qui n’est pas jolie…