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rien du reste. Je ne sais ce que nous devînmes tous les trois. Nous restâmes debout, Sophie et moi. Sa mère ouvrit un secrétaire, prit un papier et s’en retourna ; depuis, on parle d’aller à sa terre, et pour cette fois, l’enfant est du voyage. On va l’entraîner pour la faire périr d’ennui. Quel avenir ! (1er  mai 1759). Voilà l’extrême confidence, la plus révélatrice, puisque Diderot n’a rien de caché pour son ami. Mme Volland a-t-elle surpris le philosophe et Sophie dans un désordre décisif ? Après avoir scruté les mots, le lecteur appréciera.

J’arrive à la contre-partie, c’est-à-dire aux passages des lettres à Sophie où Diderot laisse entendre ou rappelle clairement qu’elle ne lui a jamais accordé ce qu’il est convenu d’appeler les dernières faveurs.

Tandis qu’il se rendait de Langres à Isle-sur-Marne, en 1759, Diderot fit escale au village de Vignory. « Ma Sophie, quel endroit que ce Vignory !… Imaginez-vous une centaine de cabanes entourées d’eau, de vieilles forêts immenses, des coteaux et des ruisseaux qui coupent les prairies. Non, pour l’honneur des garçons de ce village, je ne veux pas me persuader qu’il y ait là une fille pucelle passé