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« En les lisant, on croit deviner que si Mlle Volland avait en Diderot un amoureux très sincère, très admirateur, très ardent même, elle n’avait peut-être pas pour cela un amant… »

Passons à l’examen des textes, c’est-à-dire des lettres à Sophie. On a dit, il est vrai, que les plus passionnées avaient été supprimées par Diderot lui-même ou par ses proches. Mais ce n’est qu’une hypothèse. Elle explique à peu près la disparition du début de la correspondance, dont le ton aurait été particulièrement vif et chaud. Mais elle n’explique pas du tout les lacunes analogues que présente la suite des lettres, ces silences de deux ou trois ans, surtout de 1770 à 1773. À cette époque Diderot touchait à la soixantaine et, malgré toute sa constance, il avait modéré ses feux. Bref, rien ne prouve que les passages supprimés soient justement les plus compromettants.

D’ailleurs, il en reste d’assez troublants, qui jettent le doute dans l’esprit, à première lecture. Il faut donc les lire deux fois. L’un des plus connus est écrit du Grandval en 1760. Le vent et la pluie ont fait rage pendant la nuit : « Combien de fois