Page:Corday - La Vie amoureuse de Diderot.djvu/144

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

de démontrer que Sophie Volland ne fut pas la maîtresse de Diderot. Je n’obéis pas au goût du paradoxe ni de la contradiction. Je n’obéis pas au désir de défendre Diderot contre ceux qui, plus ou moins consciemment, voient dans sa conduite une conséquence de sa morale et ne chargent l’une que pour condamner l’autre. D’ailleurs, eût-il été l’amant de Sophie qu’il ne m’en paraîtrait pas plus répréhensible. Entre telle et telle privauté, je ne vois pas tant de différence. Non. J’obéis simplement à ma conviction.

Avant de donner mes arguments, je dois dire que j’ai rencontré, au cours de mes lectures, un unique allié. Il est assez inattendu. À Langres, en 1913, aux fêtes du bi-centenaire de Diderot, un de ses notoires compatriotes, Camille Flammarion, né aux environs, à Montigny-le-Roi, prononça un discours qui eut les honneurs de la brochure. Le bibliothécaire de la ville nous en donna fort obligeamment un exemplaire. Le célèbre astronome connaissait la vie. il n’avait pas uniquement contemplé les étoiles. C’est donc la voix de l’expérience qu’il fait entendre. Or, il déclare, à propos des lettres à Sophie Volland :