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du monde… Je passe dans cet endroit des heures à lire, à méditer, à contempler la nature et à rêver à mon amie. » Et l’on montre encore aujourd’hui celui de ces bancs de pierre où, selon la tradition, venait s’asseoir le philosophe.

Langres possède d’autres souvenirs de Diderot. À l’Hôtel de Ville, on conserve son buste par Houdon, qu’il offrit à sa cité natale en 1781, sur la demande de la municipalité. Au Musée, nous étions guidés par le docteur Brocard, fervent admirateur de Diderot, qui a réuni une collection unique : près de cent trente effigies du philosophe. Il nous conduisit devant une vitrine d’objets, légués par Albert de Vandeul, qui ont appartenu à Diderot : quatre petits bustes, sa pendule, sa canne à pomme d’or, son encrier à clochette, celui-là même qui figure dans son portrait du Louvre.

Le musée de Langres possède aussi un très vivant portrait de Diderot, par Michel Van Loo. Tous les biographes du philosophe parlent de ses yeux « pleins de feu ». Mais aucun n’en révèle la couleur. Je voulus la connaître. La salle était mi-obscure, le portrait terni par l’âge, assez haut placé. Voyant notre