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tendre ce témoin capital, bien qu’il me parût fort délicat d’interroger un ecclésiastique sur le point en litige. À tout hasard, je partis pour Langres. N’était-ce pas en même temps l’occasion de faire un pèlerinage au pays natal de Diderot ?

Nous sommes allés deux fois à Langres. Ce sont de bien touchants voyages. Lorsqu’on a vécu, pendant des mois, parmi l’œuvre, la pensée, la mémoire d’un Diderot, on goûte un plaisir doux et fin devant les souvenirs sensibles de sa vie.

Comme elle me parut émouvante, la maison de son enfance, la maison où régnait le maître coutelier Didier Diderot, à l’enseigne de « La Perle »… Elle se dresse sur la place principale, jadis place Chambeau, aujourd’hui place Diderot, juste derrière la statue du philosophe. Elle est petite : entre une boutique et la mansarde, deux étages à deux fenêtres. On voit encore à Langres beaucoup de ces façades planes et grises, à joints apparents, d’un grain si dur et si serré qu’elles semblent taillées dans de la pierre à couteau.

Sur cette place, quelques maisons contemporaines de Diderot subsistent encore. Elles l’ont vu, tout