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Et il suggère que Diderot a peut-être connu cette heure unique, ce clou d’or où sa longue liaison serait restée suspendue.

D’autres critiques de cette sorte, comme Ducros, semblent d’abord déconcertés par ces allusions brûlantes ou voilées, dont fourmille la correspondance et qui laissent tout supposer sans rien révéler. Ils en font le tour, envisagent un instant l’hypothèse d’un amour platonique, puis finalement refusent de s’y arrêter.

Il y a le biographe résolu. Ainsi, Joseph Reinach nous apprend que Sophie Volland « se donna sans phrase… pour ne pas faire souffrir celui qui ne vivait que pour elle. »

Ces hommes décisifs viennent de tous les points de l’horizon. Certains sont de grands connaisseurs, de grands voluptueux, comme Arsène Houssaye qui s’écrie, à propos de Diderot : « Amant de sa femme, amant de sa maîtresse, amant de toutes les femmes ! » Et M. de Lanessan lui fait écho : « Il ne pouvait pas être en tête à tête avec une femme sans que la vertu de celle-ci ne fût mise en péril. »

Certains, au contraire, ont vécu loin du plaisir,