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On s’étonnera sans doute de son constant souci d’initier son amie aux détails les plus intimes de sa vie domestique. Mais, je le répète, telle est sa nature. Il voudrait grouper, associer dans son cœur tous ceux qu’il aime. Il voudrait qu’ils y vécussent, côte à côte, en paix.

Cela est si vrai que, dans une de ses lettres, il donne une forme précise à ce rêve de réunir, d’embrasser largement toutes ses affections, si disparates qu’elles soient. C’est au Grandval. On a discuté de la mort, de l’au-delà. Les uns tiennent pour l’anéantissement, les autres pour l’immortalité à tout prix, fût-ce en enfer. Diderot, rentré dans sa chambre, écrit à son amie. Certes, il ne croit pas à l’enfer. Mais il le regrette presque. Pourquoi ? Précisément parce qu’il y réunirait tous ceux qu’il a aimés : « Ce serait si doux de retrouver son père, sa mère, son ami, son amie, sa femme, ses enfants, tous ceux que nous avons chéris, même en enfer ! »

Lui suffit-il de se donner à ses « bonnes amies »,