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vous ; elle ne dit qu’un mot, mais son mot est si bien dit, si bien choisi, si doux, qu’il vaut mieux que toutes vos phrases ! Chère amie, embrassez-la dix fois, vingt fois pour moi. » La châtelaine d’Isle est-elle souffrante ? Il s’inquiète : « Je ne sais comment cela se fait, mais je me soucie moins de vos santés que de la sienne. » Mais il ajoute aussitôt : « Je vous aime pourtant toutes également. » Voilà la vérité : il aime également ses « bonnes amies ». Car désormais, il les unit sous ce vocable. À partir de 1768, ses lettres à Sophie commencent par « Mesdames et bonnes amies. »

Dans cette période encore, il marque parfois de petites nuances entre ses bonnes amies, dans ses formules d’adieux : « Approchez vos joues, mon amoureuse ; maman, donnez-moi la main ; vous, mademoiselle Volland, tout ce qu’il vous plaira. » Parfois, il les confond absolument : « Bonsoir, mesdames et bonnes amies. Je vous salue, je vous embrasse sur le front, sur les yeux, partout où vous le permettez. »

Il leur est tellement attaché, à toutes quatre, qu’il lui semble également pénible de les suivre ou de les