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Dieu, que cet exécrable combat me semble long et sinistre ! La blessure que Raphaël m’a faite au bras me fait horriblement souffrir : la douleur m’exalte et je deviens furieux. Mes deux chiens, qu’avant le combat on n’a pas eu la précaution d’enchaîner, hurlent sur le pont et remplissent l’air de leurs aboiemens lugubres. Cinq à six fois je suis tenté de les abattre, tant leur cris m’importunent et m’irritent, et par un mouvement plus fort que ma résolution même, je les laisse errer sans les tuer autour de moi et sur le pont. À la lueur des coups de canon que m’envoie le brick, je remarque un homme qui se lève sur le bastingage de dessous le vent, à chaque volée, et qui paraissait être le capitaine du navire que je combats. Un