Page:Corbière - Le Négrier.djvu/891

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

che à une portée de pistolet, toujours en me tenant par la hanche ; ma petite artillerie est bien servie : le feu de l’ennemi parait se ralentir à mesure que la canonnade se prolonge. Un morne silence règne à son bord ; des houras accompagnent chacune de mes bordées : les manœuvres, coupées par la mitraille, tombent sur mon pont ; mais quelques unes des voiles de mon adversaire tombent aussi dégréées par mon feu. J’ordonne alors dé pointer à la flottaison ; pour tâcher de couler l’ennemi qui ne s’attache qu’à me démâter. Au bout d’un quart d’heure, je crois remarquer que l’avantage me reste et qu’il y a de la confusion à bord du brick : je fais lancer au vent et nous combattons à échanger presque nos écouvillons. Mais, grand