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La mer était belle, le ciel serein, et la brise semblait plutôt se jouer avec les flots pour les caresser que pour les soulever. Ce silence, qui a quelque chose de si imposant et de si vaste à la mer, n’était interrompu que par la voix de mes matelots et les commandemens de Pitre, qui ne cessait de répéter pour encourager nos gens : Allons, mes fils, faisons vite, pour mettre le feu à cette barque et faire rôtir le prince Boulou ! Oh ! que ces hommes se dépêchaient ! avec quelle activité ils travaillaient, et quelle gaîté brillait dans leurs regards ! Combien ils se promettaient de plaisir en pensant à l’effet que produirait l’incendie du brick de Raphaël, sautant en l’air avec ses poudres ! Que de bons mois ils trouvaient en voyant les grimaces et