Page:Corbière - Le Négrier.djvu/883

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Oui, capitaine, oui, jusqu’au dernier d’entre nous !

— Eh bien ! passez tous à mon bord, et aussitôt que nous aurons transbordé tous les esclaves, qu’on me largue les voiles du brick, et que le feu soit mis à sa coque, à son gréement et à sa mâture ! En le coulant, il serait encore à flot quand ce croiseur qui nous chasse sera près de nous. Mais une fois le feu allumé à bord, il ne restera plus de trace.de lui. Dépêchons-nous donc de transborder nos nègres !

La nuit, une nuit douce et calme, descendait déjà sur la scène horrible qui se préparait. Le brick que nous avions aperçu, pendant mon duel en pleine mer avec Raphaël n’était plus qu’à quelques portées de canon de nous.