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haute opinion des nègres qu’il vendait aux capitaines. C’étaient des trésors de sagesse et d’intelligence que ses esclaves ; et à l’entendre vanter les races du Gabon, on aurait dit un marchand d’orviétan célébrant les vertus admirables de son spécifique universel.

Je m’accoutumai bientôt à Possador, et il parut me savoir gré de la complaisance que je mettais à lui passer un charlatanisme qui ne pouvait plus m’en imposer.

Un vieux matelot, ancien déserteur, je crois, du brick de guerre français le Huron ou le Fanfaron, avait réussi, oublié sur ces rivages, à devenir ministre de Possador. Inexistence de cet homme, dont je reçus de grands services, avait un caractère fabuleux, qui aurait suffi