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des Anglais, ils m’ont accordé, comme pas grand’chose de bon, la figure de notre pauvre petit trois-mâts, et j’ai apporté aussi avec moi le buste de la Rosalie, parce que si nous venons à armer un autre navire, comme je l’espère bien, cette figure-là battra encore les mers avec nous.

— Armer un navire ! je le voudrais pour quitter ce malheureux pays, car je sens que j’y étouffe. Mais la force me manque.

— Vous avez raison, c’est de la mer qu’il vous faut, à vous et à moi, et quelque bon coup de fusil pour trouver une belle mort ; car, voyez-vous, nous n’irons pas loin l’un et l’autre après la maladie qui nous a avariés, mon capitaine. Le foie reste attaqué, et ce n’est pas