Page:Corbière - Le Négrier.djvu/805

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ami, nous avons une grande dette à acquitter envers cette excellente femme. » Elle me montrait Fraïda. « C’est à elle que je dois ta conservation, et mon devoir sera de la rendre heureuse, autant que je le serai moi-même auprès de toi… » Une des mains de Rosalie reposait dans la mienne. Fraïda, à l’expression de la physionomie de mon amie, semble s’apercevoir que nous parlons d’elle avec intérêt : elle prend mon autre main, du côté du lit, près duquel elle était assise. En reportant mes regards sur Rosalie, je crus remarquer de l’altération dans ses traits, qui, une seconde auparavant, brillaient d’espoir et de plaisir : sa main, palpitante sous mes doigts, se glace et se contracte horriblement. Je veux appeler du secours : Fraïda se lève, et re-