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pensées qui n’étaient pas pour elle, et me reprocher de lui avoir caché l’attachement que j’avais pour une femme à laquelle je n’étais pas marié. Fraïda se crut trahie par moi.

Rosalie croyait avoir à m’apprendre une circonstance que mon état de maladie extrême n’avait pu m’empêcher de remarquer : elle allait être mère. Elle me l’annonça devant Fraïda, et celle-ci comprit trop bien mon bonheur et celui de sa rivale. « Oui, répétais-je à Rosalie, je vivrai pour toi, pour notre enfant ; ou, si la mort vient m’arrachera mes plus chères illusions, je te laisserai, en descendant au tombeau, le nom que tu dois porter : tu seras l’épouse de l’homme qui t’a le plus aimée. »

Fraïda ne voulait plus me quitter, et