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à ce noir la chemise de gingas dont il est vêtu, et le pantalon de toile qu’il porte ; et, sans savoir encore ce qu’elle prétend faire, je lui laisse passer sur mes membres exténués et cette mauvaise chemise et ce pantalon en lambeaux. Puis, ses mains trempées dans une infusion qu’elle a apportée avec elle, me noircissent le visage, le cou, la poitrine et les mains. Alors elle m’arrache de mon lit : quelque affaibli que je sois, je trouve encore assez de force, dans la confiance que me donne Fraïda, pour marcher et la suivre, appuyé sur son bras. Les soldats placés en sentinelles à la porte me laissent sortir, croyant voir encore aux côtés de Fraïda le vieux nègre avec lequel elle est entrée. Dès que nous nous trouvons assez éloignés de la maison