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La fusillade commence et s’engage des deux côtés ; mais avec elle une brise inattendue, cette brise que nous invoquions si inutilement depuis tant de jours, s’élève ; elle frémit dans notre gréement et dans nos voiles arrondies. Le navire glisse sur la surface de la mer que verdit la risée. Je commande alors le feu de toutes mes caronades sur les embarcations anglaises. Tenez, chiens, leur dis-je au porte-voix, voilà mes adieux ; et aussitôt, mon pavillon tricolore flotte au bout de mon pic, qui cède à la douce pression du vent. Le vaisseau veut m’appuyer la chasse ; mais avant d’orienter sur moi, il faut qu’il embarque les trois canots qu’il a mis à la mer. La Rosalie, si légère, si fine marcheuse, coule pendant ce temps, avec la rapidi-