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semblait vouloir, à force d’attentions, étendre pour ainsi dire sa présence jusque sur le temps que je passerais si loin d’elle. Son portrait fut placé à la tête de ma cabine : tout le petit ménage de notre maison passa enfin dans ma chambre de capitaine. Il fallut nous séparer, et je ne me consolai un peu, en m’éloignant des lieux où si long-temps j’avais été heureux, qu’en songeant au plaisir que j’aurais à revoir l’Océan, cet Océan, mes premières amours, même avant Rosalie. Mais la laisser seule à Saint-Pierre, sans distraction, sans consolation, pendant que je courrai tant de dangers !… Une bonne brise d’est m’arracha à ces pensées douloureuses.

Une fois dans les débouquemens, il me fallut faire connaissance avec mon