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vais-je me tromper sur le motif réel de la résignation de ma maîtresse !

« Que je te perde pour t’avoir laissé partir, ou que je te voie languir sous mes yeux pour avoir voulu te retenir, n’est-ce pas un sacrifice qu’il faut tôt ou tard que j’offre au ciel en expiation de mon bonheur ?… Ah ! mon ami, j’ai été trop long-temps heureuse avec toi, pour ne pas payer tant de félicités par quelque catastrophe Mais, quoi qu’il arrive, sache bien que je ne survivrai pas un jour à ta perte Si je pouvais mourir avant toi et près de toi, que je serais heureuse !… »

Je m’efforçai de la consoler. « Non, me dit-elle, mon parti est arrêté : je veux même t’engager à chercher dans les hasards une activité qui est ta vie ;