Page:Corbière - Le Négrier.djvu/646

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ne pouvant plus faire la course et trouver à grapiller sur mer. Nous nous logeâmes, mon matelot et moi, dans une petite maison sur le Bord-de-Mer, au quartier que l’on nomme le Figuier. Livonnière suspendit un hamac dans notre domicile, ce fut là tout son ménage. Un petit lit de sangle composa mon ameublement. Nous nous mîmes à fumer et à boire toute la journée, en réfléchissant aux moyens illicites de nous faire un peu d’argent ; car remarquez bien que lorsque les marins se trouvent dépaysés à terre, c’est toujours loin des procédés vulgaires et des choses permises qu’ils cherchent des expédiens, tant ils sont habitués sur mer à vaincre ingénieusement tous les obstacles qu’ils rencontrent sur leur périlleuse route !