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sur les navires du blocus, que nous voulussions échapper, en nous faisant tuer, à la douleur de voir les couleurs anglaises se déployer sur une terre que nous ne pouvions plus défendre. Les habitans nous surent gré de notre dévouement, et nous devînmes l’objet de la bienveillance générale.

Arrivé à Saint-Pierre au moment où la garnison venait de se renfermer dans le fort Desaix, j’avais entendu plusieurs créoles s’étonner, en me voyant, de la ressemblance frappante que j’avais avec un officier de marine de l’Amphitrite, dont personne ne pouvait me dire le nom. Cette circonstance piqua ma curiosité, et, après la reddition du fort, j’allai au Fort-Royal pour satisfaire cette curiosité, et le vague pressentiment qui