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deux temps trois mouvemens, tout ce que vous avez sur le pont d’un navire. Et le tonnerre donc, que ces charabia appellent Maribarou, il faut entendre le boucan qu’il fait tous les soirs dans ces polissons de mornes ! C’est à mourir de rire. C’est la musique du pays, et la terre danse. C’est les Européens qui paient les violons.

— Quel triste séjour, si on n’y faisait pas si vite fortune !

— Fortune ?… Oui, c’est pas l’embarras, les doublons et les moides se ramassent, il est prouvé, à pleines pelles dans les rues, censément comme des pierres à lest sur la grève. Mais pas moins si vous voulez devenir riches, je ne vous conseille pas de faire comme un passager que j’ai connu, comme je vous connais.