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durs les flots rendaient, en bondissant tumultueux dans les grottes profondes dont ces bords hardis sont accidentés ! Et ces bois éternels, brûlés par le soleil et la foudre, battus par les ouragans ! et ces cascades impétueuses, jaillissant avec fureur du haut de ces pitons si chauves, pour se briser dans ces ravins recouverts d’une verdure si sombre !

Oh ! me disais-je, en voyant pour la première fois la Martinique, si cette île est le reste ou le produit d’une des convulsions du globe, elle ne dément pas son effroyable origine ; car c’est sans doute dans une de ces commotions qui ont ébranlé le monde, que cet archipel est resté comme le débris d’un conti-