Page:Corbière - Le Négrier.djvu/502

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pas moins vrai que ce feu, qui ressemble censément à un verre d’eau-de-vie qui brûle, est l’âme d’un pauvre bougre de matelot, comme moi, qui s’est noyé à la mer dans un coup de temps. Aussi voyez-vous, quand le temps va devenir mauvais, l’âme des matelots qui ont bu un coup de trop à la grande tasse, venir avertir leurs camarades qu’il en fusillera de là haut, et qu’il y aura du foutrop.

— Ma foi, à tout hasard, je veux voir si je pourrai toucher l’âme d’un mort, et je m’en vais de ce pas sur le marche-pied de la vergue de fortune, donner une chasse à ton feu Saint-Elme.

Je montai, comme je l’avais dit, au bout de la vergue, à la grande surprise