Page:Corbière - Le Négrier.djvu/492

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sur les lames flexibles qui les balancent gracieusement, d’innombrables galères se déploient en éventails bordés de vert, de bleu ou de rose. Derrière vous, des mauves légères s’abaissent, en béquetant la mer, jusques sur la poupe du navire qu’elles escortent. Sous les nuages brillans qui passent avec les vents à votre zénith, nage, dans des vagues éthérées, la majestueuse frégate, dont les ailes noirâtres, dessinées en accolades, paraissent immobiles dans les régions qu’elles fendent pourtant avec la rapidité de l’éclair ; et, si quelquefois des nues, qui semblent receler la foudre et l’orage dans leurs sombres flancs, viennent interrompre l’harmonie de ces scènes attachantes, ne redoutez rien : ces grains, en apparence si terribles, se