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réserve des marins, qu’on n’aille pas s’imaginer qu’il n’entre que de l’orgueil : cette discrétion est de la prévoyance. Supposez, en effet, qu’un passager sache le point du globe où est parvenu le navire, et qu’il aille indiscrètement le révéler à un équipage mal intentionné. Que deviendra le bâtiment, après une révolte qui l’aura mis dans les mains des matelots, éclairés alors sur la route qu’ils devront suivre pour attérir ? Croyez-vous que, sans les difficultés qu’offre la conduite d’un navire en pleine mer, les rébellions et les actes de piraterie ne seraient pas plus fréquens qu’ils ne le sont, avec des équipages forcés de se soumettre, comme à une Providence, à la science que possèdent leurs officiers ? On a bien souvent cherché à rendre, pour