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couteau pour un Anglais d’abord, et pour moi ensuite. Le capitaine de la goëlette, monté sur le bastingage d’arrière, fait un commandement que nous n’entendons pas bien d’abord. Le navire met en panne. Envoie ton amarre ! crie le capitaine aux hommes placés devant. Ivon me regarde avec un sentiment mêlé de joie et de folie : As-tu entendu ? as-tu entendu ? s’écrie-t-il, il a parlé français ! il a parlé français ! Puis, s’adressant au capitaine : Est-ce que le navire est français ? À ces mots, et sans entendre la réponse du capitaine, je m’évanouis… En revenant à moi, je me trouvai couché dans une chambre, entouré des officiers et du chirurgien