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la vie. Je coupe le petit câble sur lequel notre canot était mouillé et le vat-et-vient amarré sur le rivage. Les vents sont Nord et portent au large, comme la marée. Nous nous laissons aller en dérive, jusqu’à une certaine distance de terre. Cachés sous les bancs de notre embarcation, pour ne pas montrer nos têtes aux douaniers, qui pouvaient veiller entre les rochers, nous croyons entendre des pas retentir sur le rivage, et des voix se mêler au bruit des flots, qui battent nonchalamment la côte, par intervalles égaux. Mais bientôt, la crainte qui oppresse nos cœurs, s’évanouit avec la brise qui nous pousse vers le feu d’Edistone. Plus rassurés, plus libres