Page:Corbière - Le Négrier.djvu/381

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toujours pour moi la liberté, vois-tu ?

— Et quel moyen employer pour sortir d’ici ?

— Depuis quinze jours, toute la prison travaille à un trou d’un demi-quart de lieue de long. Chaque piocheur prend, dans sa poche, la terre que nous grattons la nuit, et puis il la jette dans les latrines du pré pour cacher la farce que nous voulons jouer à l’Anglais.

— Pas possible !

— Tout est possible à qui veut respirer la belle air et manger des choux de France. Dans trois jours, tu me diras des nouvelles de mon trou ; car c’est moi qu’on a nommé maître de ce trou-là.