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notre ennemi put gagner de la route sur nous. Cette contrariété ne nous rebuta pas. Nous appuyâmes la chasse à la proie qui voulait nous échapper. La clarté de la nuit nous permettait encore de distinguer, sous le vent à nous, le point mobile que nous voulions atteindre. À trois heures et demie du matin, nous nous trouvions presque à portée de canon de notre Anglais. Mais la lune, déjà à l’horizon, disparut et nous laissa quelque temps dans l’obscurité : notre chasse continua.

Avec le jour naissant, nous aperçûmes le bâtiment, que nous prenions toujours pour le trois-mâts chassé, à petite distance de nous ; mais il pa-