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d’une mauvaise action. Non, je combattrai mon cœur, mes passions ; je vaincrai mon délire et je ne te perdrai pas. Qu’une autre femme que moi abuse de tes jeunes années. Qu’elle soit heureuse en te laissant un souvenir que plus tard tu flétriras de ton mépris ; mais moi, qui veux sans cesse rester ton amie, après avoir été ton guide, je ne consentirai jamais à devenir ta maîtresse à un âge où tu ne peux pas faire un choix ; à un âge où l’on m’accuserait non de t’avoir cédé, mais de t’avoir séduit… Léonard, il faut nous séparer pour quelque temps… »

En prononçant ces derniers mots, Rosalie fondit en larmes ; elle était