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votre fils qui est mon ami. Dis donc, Léonard, c’est ton père, n’est-ce pas ? Eh bien ! ça m’a l’air d’un vieux brave homme, ou que le diable me torde le cou !

— Et ton cheval, lui dis-je, que tu laisses aller en valdrague, est-ce que tu ne songes pas à le faire conduire à l’auberge ?

— Il n’y en a pas besoin. Ce cheval, je l’ai acheté pour venir à Brest, parce qu’il vaut mieux naviguer à bord de son navire, que sur celui des autres.

— Mais que ferez-vous de cet animal-là ? lui demande mon père. C’est de l’argent perdu.

— Oh ! que non, il n’est pas perdu, mon brave homme. Je vous donne-