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le reproche expira sur les lèvres de ma mère, qui ne sut que me pardonner en m’embrassant mille fois. Mon père me pressa avec plus de satisfaction encore que de tendresse, sur son sein, et, après m’avoir fait raconter mes prouesses, il déclara que j’avais bien mérité de la patrie, sans que je susse trop comment moi-même je pouvais avoir acquis des droits à la reconnaissance du pays.

Dire toutes les visites qu’il me fallut faire, les félicitations que je reçus, les questions dont les curieux m’accablèrent, serait chose trop longue et trop fastidieuse. J’abrégerai l’histoire de mon séjour à Brest, avec d’autant plus de raison, que je serais fort em-