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parlait plus qu’à peine à travers ses larmes et ses sanglots, en priant mon frère d’excuser la peine qu’elle éprouvait, malgré elle, à se séparer d’un enfant à qui elle avait tenu lieu de sœur, au milieu des dangers auxquels nous avions été tous deux exposés. Ivon se contenta de me donner une grosse poignée de main, et de flanquer un grand coup de parapluie sur le derrière du cheval qui m’enleva, auprès de celui de mon frère, aux émotions de cette scène de séparation. « Si tu ne reviens pas nous voir, j’irai te chercher, entends-tu, Léonard ? car il n’y a que douze lieues d’ici Brest. Adieu ; porte-toi bien et moi aussi. » Tels furent les derniers mots d’Ivon.