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— Mauvais enfant ! tu m’aimes donc aussi…

Et, après des entretiens pareils, Rosalie m’accablait des caresses les plus tendres, les plus vives, auxquelles je ne répondais que par des caresses d’enfant. Celles-là suffisaient encore à mon bonheur et à celui de Rosalie, je crois ; car son attachement pour moi était désintéressé. Ce n’était pas même un amant qu’elle cherchait en moi ; mais avec le sentiment que je lui inspirais, elle avouait qu’elle pouvait se passer de l’amour des autres hommes. Plus tard, j’ai cherché à m’expliquer avec elle la singularité de cette sympathie, qui nous faisait trouver, si jeunes tous deux, tant de félicité