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avec leurs aventures romanesques et quelquefois héroïques. Mais le métier des héros de grands chemins n’est que vil ou coupable, et rien ne saurait racheter aux yeux de la société, la bassesse de la vie d’un Cartouche ou d’un Mandrin. Mais un corsaire, un écumeur de mer même, peut encore ennoblir ses excès et jeter de l’éclat jusque sur ses fureurs. Le corsaire surtout, en pillant l’ennemi, sert toujours le pays qui lui permet d’exercer sa rapacité sur toutes les mers, et la reconnaissance nationale a confondu, dans la même gloire, Dugay-Trouin, qui fut corsaire, et Tourville, qui ne répandit son sang qu’à bord des navires de l’État.