Page:Corbière - Le Négrier.djvu/180

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sis Rosalie par la main, et, de toutes mes forces, j’entraîne Ivon derrière un rocher de l’île. Il était temps : une détonation épouvantable ébranle l’île, et, en nous jetant à terre, comme anéantis, nous couvre de feu, de fumée et de débris, derrière le rocher même où nous nous étions réfugiés. C’était la prise qui, avec les deux péniches anglaises qui venaient d’aborder, avait sauté en l’air. Ivon, tout bouleversé d’un accident qu’il ne comprenait pas bien, me parlait en criant ; j’étais devenu sourd : je lui hurlais, de mon côté, aux oreilles, et il ne m’entendait pas plus que je ne l’entendais moi-même. Ce ne fut qu’au bout de quelques minutes que je pus lui faire com-