Page:Corbière - Le Négrier.djvu/178

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chandelle, que l’on avait oublié d’éteindre, comme à l’ordinaire, aux premiers rayons du soleil, se consumait encore dans le globe de cristal, suspendu sur la claire-voie. À cette vue, une idée subite, comme une inspiration, s’empare de moi : je saisis le bout de chandelle, dont la mèche consumée s’éparpille et étincelle en mes mains, dans ce mouvement rapide ; et, sans calculer le danger, j’enfonce la chandelle tout allumée dans le tas de poudre que renfermait la soute. Puis, montant comme un fou sur le pont, je crie à Ivon : Sauvons-nous, sauvons-nous, le feu est dans la soute aux poudres ! À ces cris aigus, Ivon me regarde fixement, tout étonné du