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Les boulets de la corvette nous dépassaient : notre mitraille devait quelquefois tomber à son bord. Nous parvînmes enfin, en la canonnant, à nous réfugier sous terre, sans qu’elle pût nous approcher assez près pour nous faire amener ; mais, au moment où nous nous supposions sauvés, en reprenant les amures à tribord et en amenant nos bonnettes, pour faire la passe de l’Est de l’île de Bas, un faux coup de barre de Bon-Bord, toujours placé au gouvernail, nous fit toucher sur la queue d’une petite île nommée, en bas-breton, Tisozon (île aux Anglais). À l’ébranlement violent donné au navire par cet échouage, nous ne doutâmes plus de la perte de notre