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fut facile de trouver accès dans notre modeste maison. Ce jeune homme avait des manières qui, sans être distinguées, pouvaient plaire à une fille bien élevée. Sa générosité, sa franchise apparente et cet air aventureux qu’ont les marins, et qui décèle presque toujours un bon cœur, me prévinrent favorablement pour lui. Il appartenait à une famille honorable, dont il avait dissipé une partie des biens, et à laquelle il promettait une conduite à l’avenir exempte de reproches. Il devait renoncer à faire la course. Il me demanda à mon père. Le désir de rendre meilleure la position de l’auteur de mes jours, réduit à une modique retraite, me fit accep-