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envoyée, à douze ans, de Brest au pensionnat d’Écouen, pour y être élevée aux frais du gouvernement, faveur à laquelle les blessures de mon père, ancien maître canonnier, m’avaient donné des droits. Je reçus dans cette maison une éducation trop peu en rapport avec le rang modeste que j’étais destinée à occuper un jour dans le monde. Mon père ayant perdu la vue, par suite de ses blessures nombreuses, je revins auprès de lui, pour lui donner les soins que je devais à son malheur et à la tendresse qu’il avait pour moi, son unique enfant. Le capitaine d’armes de votre corsaire avait connu mon père dans ses campagnes ; il lui