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mon second, une confiance intime s’établit entre lui et moi par cela surtout qu’il me savait gré de m’être rangé sous sa protection ; et ce n’était cependant que le deuxième quart que nous faisions ensemble. Les marins vivent vite : ils ont besoin de tout se dire promptement, pour pouvoir se dire quelque chose ; ils n’ont pas le temps d’être faux ou dissimulés. Ivon m’avoua qu’il aurait déjà fait sa fortune, s’il avait su lire et écrire.

— Vous ne savez pas lire, mon second ?

— Non, mon lieutenant.

— Mais cela s’apprend.

— Oui, mais à mon âge, et